Hôtel à insectes et biodiversité (suite)

A suivre "Une nouvelle génération d'Hôtels à insectes" avec des modes opératoires de suivi.

0v0 Super ! Merci Albert. J'ai tout copié pour prendre des conseils pour redémarrer un nichoir installé dans le jardin de l'institut où je bosse.

Génial ! Merci pour le partage !

Les hôtels à insectes n'ont pas vraiment la cote chez les spécialistes qui ont animé le MOOC Pollinisateurs, c'est le moins qu'on puisse dire ! Chacun pourra se faire son idée en comparant les arguments antagonistes. Combien parmi les spipolliens en ont installé un ? Cela a-t-il eu un effet sur leurs observations ?

Les hôtels sont ils une fausse bonne idée, sans doute que oui dans la mesure ou l'on manque de donné sur la nidification, le manque de suivi de ces structures et surtout la non prise en compte des ressources alimentaires dans l'environnement immédiat.
Bien adaptés ils sont pourtant d'importants aides à la reproduction des caulicoles et rubicoles, d'après l'inventaire photo d'une de mes structures : chez les nidifiants  14 espèces d'abeilles et 11 espèces prédatrices, s'y reproduisent aussi 5 espèces d'abeilles cleptoparasites, 10 autres espèces cleptoparasites et 6 espèces parasitoïdes. Le rajout de Phragmites ces dernières années a amené encore d'autres micro-espèces.

Hello, perso j'ai longtemps hésité à installer l'hôtel que l'on m'a offert. Comme beaucoup surement je suis favorable laisser la nature (les biotopes) trouver un équilibre, s'ajuster selon les aléas, réguler ses populations faune-flore etc... Et puis j'ai installé l'hôtel il y a quelques années alors que nous étions alertés de la diminution de la biodiversité. Depuis je me suis rangée du côté "des petits gestes qui font du bien" en me disant pourquoi pas installer un hôtel au jardin (un seul, à osmies) comme l'on nourrit les oiseaux, l'on offre un gîte adapté aux chauves-souris, aux hérissons etc... En exagérant, quoi que, nous avons bien des zoos qui participent à l'information des humains et à la préservation des espèces.  Bien sûr, (je suis d'accord avec Bee Ber),pour favoriser l'installation et le maintien des insectes, il convient de s'informer de leurs cycles et leurs moeurs, connaître leurs plantes hôtes, les nourricières et faire en sorte que le duo hôtel/jardin perso fonctionne en équilibre tout en tenant compte de l'environnement.
Chez moi, un seul hôtel, mais une gestion différente du jardin. J'observe ++ les abris et nids naturels et fait attention à ne pas les détruire, à laisser ce dont les occupants ont besoin pour leurs cycles sans trop en faire pour ne pas perturber les équilibres. Ce printemps, face aux changements de temps réguliers (chaud, froid, gel, sec, pluie) j'ai tremblé pour "mes petites" : les osmies mâles sont sortis trop tôt, pas de fleurs pendant 3 jours et puis le gel et le vent ont causé des pertes. J'ai constaté + de mortalité sur l'hôtel que l'an passé tant chez le mâles que les femelles. Dans ces cas là, je serre les dents et me rassure de voir les tubes bouchés en fin de saison, la prochaine génération est assurée !



Conclusion : oui aux hôtels dans nos jardins et nos potagers. Oui aux espaces dédiés pour les aider mais non dans la nature ou les espaces dans lesquels l'équilibre peut se faire sans intervention de l'homme.

Bonnes observations

Solange

Merci Solange, merci Albert pour vos précisions. Je m'interroge en effet sur l'opportunité d'une installation dans mon petit jardin, où je prends déjà soin de laisser des espaces folâtres favorisant l'apparition spontanée de fleurs et herbes "sauvages". Par contre, la fréquentation de toute cette petite flore naturelle reste de mon point de vue assez limitée. Je crains que cela soit un effet collatéral de la présence des jardins voisins tirés au cordeau avec sans doute l'emploi de produits phytosanitaires perturbant les populations de petites bestioles. Dans ces conditions, je me demande si un petit coup de pouce ne serait pas nécessaire en plus du laisser faire. Mais cela serait-il judicieux eu égard à l'environnement?

Il ne vous reste plus Jean-Yves qu'à faire le tour des voisins pour les informer. D'après cette étude, 10 jardins font la différence: https://www.vigienature.fr/fr/actualites/dix-jardins-quartier-peuvent-faire-difference-3330

Dans leurs guides chez Arthropologia, ils conseillent de mettre à disposition des tiges creuses, sans pour autant installer des hôtels:
https://www.arthropologia.org/association/ressources/diag-pollinisateurs-espaces-verts#

https://www.arthropologia.org/association/ressources/guide-pollinisactions#

Merci Barbara...
Ces documents sont très intéressants. Je vais regarder cela de près.

Pour pencher vers le "coup de pouce" ou créer un petit havre de taille "biotope à domicile", je recommande le guide pratique " Des plantes et leurs insectes" de B.Didier et H.Guyot. Editions Quae, en partenariat avec l'OPIE 

J'ai regardé un aperçu du livre. Cela me semble un achat judicieux que je vais faire sans tarder.
Grand merci pour cette suggestion !
Jean -Yves

En regardant la photo d'accouplement des Osmies de Solange, quelque chose m'a titillé pas vous ?, je vous propose un comparatif.

Sur cette photo d'accouplement on voit bien le dimorphisme femelle/mâle d'Osmia cornuta comme très souvent chez les abeilles, les femelles ont une taille plus grandes que les mâles, or sur la photo de Solange le mâle est très légèrement plus grand que la femelle, celle ci c'est sans doute développée dans un tube un peu étroit.
Actuellement j'essai de mieux comprendre la nidification des Osmies et l'influence de l'organisation des nichoirs sur leurs tailles :
par exemple chez les abeilles sociales, les larves sont nourries d'où à priori leurs populations sont directement influencées par les ressources alimentaires disponibles et comme les abeilles terricoles les cellules sont construits à l'identiques d'où très peu d'influence sur leur taille, par contre chez les rubicoles, l'abeille doit trouver une cavité approprié, l'aménager avec des matériaux et y faire une réserve de nourriture suffisante pour le développement de ses larves c'est beaucoup de contraintes qui ont une réelle influence sur la taille.

 Bonne remarque Albert, je n'avais pas remarqué. Tu as sans doute raison, dans "leur hôtel" il y a des tubes de différents diamètres à disposition aussi des rufa et autres mégachiles. Je vérifierai tout de même, sur la série de clichés que j'ai dû faire, que la grandeur apparente du mâle ne soit pas dûe à l'allongement de son abdomen à ce moment là (après copulation, le mâle effectue une sorte de danse avec élongation et rétrécissement de son abdomen sur le dos de la femelle qu'il semble masser (?))