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 Un coléoptère pollinise les Pandanus

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Isa




Messages : 23
Date d'inscription : 16/06/2023

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MessageSujet: Un coléoptère pollinise les Pandanus   Un coléoptère pollinise les Pandanus EmptyJeu 4 Avr - 13:36


Dans Le Monde, 31 mars 2024.


src="https://img.lemde.fr/2024/03/28/0/0/4032/3024/664/0/75/0/c5620b6_1711624374286-6c9606c-1711561904035-amystrops-copie-copie.jpg" alt=

"Une nitidule du genre « Amystrops », dans un laboratoire de l’université de Tokyo."> Une nitidule du genre « Amystrops », dans un laboratoire de l’université de Tokyo. TORU MIYAMOTO
Sous nos latitudes, Pandanus odorifer reste peu connu, sauf de quelques amoureux des huiles essentielles. Dans toute une partie de l’Asie, pourtant, cette plante occupe une place éminente et multiple. En Inde, elle est depuis des temps immémoriaux utilisée en médecine traditionnelle et en parfumerie sous le nom de « kewra ». Au Japon, elle enrichit surtout les arts de la table : ses gros fruits en forme d’ananas servent d’amuse-gueule quand ses pousses remplacent avantageusement celles du bambou. Dans les deux pays, mais aussi dans les îles mélanésiennes et aux Philippines, ses larges feuilles sont également tissées par les artisans.

« Les gens connaissent cette plante, la voient et l’utilisent en permanence, mais n’ont jamais imaginé que sa reproduction dépendait d’un minuscule coléoptère spécialisé », souligne Atsushi Kawakita, professeur de botanique à l’université de Tokyo. Les temps pourraient bien changer. Dans un article paru mercredi 27 mars dans la revue Botanical Journal of the Linnean Society, l’équipe du chercheur vient de démontrer que la plante doit sa pollinisation à une nitidule du genre Amystrops, un coléoptère ovale d’à peine 1 centimètre.

Il faut dire que polliniser des pandanus n’a rien d’évident. Contrairement à la grande majorité des plantes à fleurs, elle n’est pas hermaphrodite. Il faut donc transporter le pollen des individus mâles vers les femelles. Jusqu’ici, la communauté scientifique y avait vu l’œuvre du vent. Plusieurs arguments plaidaient en ce sens. La plante est dépourvue de nectar, principal attrait pour les insectes. Elle ne présente pas non plus de grands pétales, ni de couleurs vives propres à se signaler aux visiteurs ailés. Son inflorescence blanche apparaît même discrète et tournée vers le bas : pas idéal comme piste d’atterrissage.

Un doux cocon
En 2011, lors de la découverte d’une nouvelle espèce d’Amystrops, des chercheurs avaient pourtant observé des larves de ces coléoptères dans l’inflorescence de fleurs mâles. Mais, pour ces entomologistes, là n’était pas l’essentiel. Le chercheur japonais et son étudiant de thèse, Toru Miyamoto, ont voulu y voir clair. Sur le terrain, ils ont observé dans les inflorescences des plantes mâles différentes espèces d’insectes. « L’écrasante majorité était des Amystrops », indique le chercheur. Des larves et des adultes. Mais c’est dans les plantes femelles qu’ils ont fait leur principale découverte : des individus couverts de pollen.

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Les scientifiques sont retournés au laboratoire. Là, ils ont élevé les insectes en conditions contrôlées. Ils ont montré que le pollen était indispensable à la croissance de larves. Ils ont aussi établi que les adultes quittaient les plantes mâles et se rendaient vers les plantes femelles précisément pendant la période où ces dernières sont « réceptives » au pollen.

Des pandanus et leurs fruits, en octobre 2019. <img src="https://img.lemde.fr/2024/03/28/0/0/6000/4000/664/0/75/0/3c98adf_1711633481896-hemis-2afykga.jpg" alt="Des pandanus et leurs fruits, en octobre 2019."> Des pandanus et leurs fruits, en octobre 2019. KARSTEN EGGERT/ALAMY/HEMIS
Le comment était donc établi. Restait à comprendre le pourquoi. Pour la visite des fleurs mâles, le besoin de pollen expliquait l’intérêt des coléoptères. Mais qu’est-ce que les fleurs femelles avaient à leur apporter ? C’est l’étudiant qui a eu l’idée de regarder la plante avec une caméra thermique. Il a alors découvert que l’inflorescence présentait une température de 5 degrés supérieure au reste de la plante et à l’air extérieur. Un doux cocon pour l’animal.

« C’est une très belle étude, très complète, qui s’est attachée au moindre détail, salue le botaniste Sébastien Lavergne, professeur à l’université de Grenoble-Alpes. Beaucoup se seraient arrêtés à l’observation. Leurs travaux au laboratoire achèvent la démonstration et montrent la relation de mutualisme entre la plante et l’insecte. » Avantageuse, donc, pour les deux parties. Ce qui ne constitue pas forcément une bonne nouvelle pour ces espèces. Que le changement climatique en fragilise une, ou simplement décale leurs périodes de développement, et cette magnifique horlogerie pourrait bien s’enrayer.

Nathaniel Herzberg

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