Toutes les bonnes choses ont une fin. Voici la fin de "mon" journal pour les Spipolliens.
Journal de Marie-Claude, volume 46, du Lundi 17 août 2015 au ….ExtraitsVendredi 15 juillet 2016 (suite)Nous arrivons au gîte de Vétheuil vers 19h. A cette heure-là, on pouvait espérer que l'apéro serait déjà prêt. Que dalle.
Mathieu arrive à peine. Il finit tout juste de vider sa voiture. Et nous sommes les premiers.
Ca nous vaut quand même une visite du gîte et le privilège de choisir nos chambres.
Nous déballons nos affaires et les filles du Muséum arrivent à leur tour. Anne, Pauline et une petite nouvelle que nous ne connaissions pas encore, Marine.
Les autres participants arrivent par leurs propres moyens ou bien ils sont récupérés par Martine à la gare de Mantes.
Nous sommes maintenant au complet :
- pour l'OPIE : Mathieu
- pour le Muséum : Anne, Pauline et Marine
- les Spipolliens : Marc, Jerome, François, Solange, Martine, Barbara, Valérie et moi
Les choses sérieuses peuvent commencer.
Les victuailles ont été étalées. C'est "pire" que d'habitude. On n'arrivera pas à manger tout ça !
J'ai amené plein de petits choses à tartiner pour l'apéro, des olives cassées et des biscuits mais les autres se sont surpassés !
Cubi de rosé comme promis par Marc, confitures maison (dont une excellente confiture de noisette), Jurançon, cornes de gazelle (spécialité française, Pauline ?), saucisson, énorme Brie de Meaux promis par Jérome, divers fromages appétissants, crozets et reblochon, du pain, des brioches, des friandises aux noix, ...
Valérie avait promis une brioche de Saint Genix mais on ne l'a pas vue, elle. Restée dans le train ?
Le gîte est magnifique, la compagnie est agréable, la table est pleine. Que demander de plus ?
Durant toutes nos discussions, différents problèmes, différentes situations moins favorables que d'habitude pour les insectes ont été évoquées. Valérie nous a donné la raison à tout ça : c'est une année à 13 lunes ! Ca, on l'aura entendu plusieurs fois.
C'est peut-être aussi pour ça que mon arrosage automatique est tombé en panne au début du printemps ...
Dans ma chambre, nous sommes 4 : Martine, Barbara, Valérie et moi.
Quelqu'un demande à Mathieu quel est le programme de demain. Réponse : "vous verrez bien", ou un truc du genre.
Samedi 16 juilletA part Marc qui n'a pas entendu son réveil, tout le monde est à l'heure pour le petit déjeuner. Vu que nous sommes censés travailler ce matin, pas de grasse matinée.
C'est que nous ne sommes pas là pour le plaisir ! Si, en fait ... mais pas que.
Valérie n'a pas eu de soucis pour se réveiller. Pourtant, elle n'a pas amené son "simulateur d'aube" (prononcé "simulateur d'obe").
Et là, Martine a tout compris de travers. Simulateur de quoi ?
Et c'est le début d'un week-end d'incompréhension totale entre le nord et le sud et surtout le début de sacrées rigolades ! Il a fallu les séparer, ces deux-là !
On passe au boulot. Trois tables, trois questions, 8 Spipolliens à partager en 3 ! Flûte, il en manque un. Du coup on se débrouille, il n'y en aura que 2 sur une des tables.
Il s'agit de cogiter à chaque fois sur une question concernant l'avenir du Spipoll et toutes les 15 minutes on change de table en changeant les équipes. Pas de pot, avec ce système, à la fin, Valérie et Martine se retrouvent ensemble. On avait pourtant bien essayé de les maintenir loin l'une de l'autre ...
La matinée se termine par une présentation de la synthèse de notre travail.
Pause déjeuner. La table regorge encore de victuailles.
Nous nous sommes mis à l'ombre. Il fait chaud.
On les avait oubliés, ceux-là : le journaliste et ses collègues cameraman et preneur de son débarquent. C'est vrai qu'ils veulent interviewer l'un d'entre nous.
Un petit film pour parler du Spipoll. Ils s'installent près de nous et commencent à discuter, en particulier avec Marc et moi qui sommes les plus proches.
Sympas. Certains d'entre nous rappellent énergiquement qu'ils ne veulent pas être interviewés.
Ensuite, rebelote pour bosser. Deux tables cette fois. Plein de choses à écrire sur des post-its.
Et le temps passe vite. Il est doué, Mathieu pour nous faire bosser sans qu'on s'en rende compte.
Pendant ce temps, Anne est allée repérer un superbe endroit pour aller spipoller après le travail.
Oui, mais là on a besoin du Spipollien qui va se faire interviewer. J'ai la curieuse impression d'avoir été désignée d'office.
Mais ça, c'était pas prévu ! Au secours ! Ils se sont tous défilés.
Bon, pour le bien du Spipoll, je me sacrifie. Oui, je me sacrifie car pendant toute la durée de l'interview, les autres Spipolliens ont fait plein de belles photos ! Je les ai entendus annoncer qu'ils avaient vu l'andrène de la scabieuse même s'ils ont essayé de me faire croire
plus tard que ce n'était pas le cas. Ah, elles étaient belles les prairies fleuries que je ne pouvais que regarder de loin, mon appareil photo ne servant que d'accessoire au même titre que mon chapeau. Lui au moins, il me protégeait du soleil car il faisait très chaud.
Après qu'on m'ait installé un micro, la prairie, je l'ai montée, descendue, remontée, foulée pour qu'on filme mes pieds.
J'ai répondu aux questions du journaliste. Il y en a eu une que j'ai dû refaire à cause de coupures HF.
- "Marie-Claude, comment avez-vous connu le Spipoll, d'où vous est venue l'idée d'y participer ?"
- "J'aime depuis toujours la .... et j'ai lu un article .. Spipoll ... sortir au grand air ... insectes ..."
Pas terrible pour un reportage qui doit passer à la télé !
Deux heures de supplice (non, je plaisante, c'est amusant quand même de faire la star) pour produire en final une "pastille".
Une pastille ? Une séquence d'une minute ou une minute et demie !! La moitié d'un clip, quoi.
Et pendant ce temps, entre deux insectes, les Spipolliens photographient la "star" qui pollinise tout ce qu'elle bouscule comme fleur.
Je me suis fait filmer en train de spipoller aussi : photo de scabieuse ... citron sur lamier rose.
Bon, c'est la même couleur ou presque mais je venais de dire à la caméra qu'une collection se faisait sur un seul type de fleur à la fois. Pfffftttt, pas sérieux ces journalistes.
A la fin, j'ai quand même eu le droit de faire une collection. Il ne restait plus que quelques Spipolliens et la prairie avait été bien visitée, bien remuée. Pas grand chose sur les achilées blanches.
Pas encore distribué d'autographe.
Le soir, croziflette au menu. Waouh ! Ce n'est pas forcément de saison mais c'est bon. Il n'en reste qu'une cuiller.
Ensuite, Mathieu nous a promis une séance d'observation d'insectes nocturnes. Il a tout prévu. Pas de générateur qui tombera en panne, il a la rallonge électrique ! Le drap blanc est installé dans le jardin, le trépied avec la grosse ampoule au-dessus.
Mathieu nous parle d'insectes fabuleux qui pourraient venir, qu'il a déjà vus dans d'autres occasions mais à part une coccinelle asiatique et une Rosette (papillon de nuit), nous voyons surtout des Hypo-merdiacées et des Micro-merdouillidés. Mais il y en a beaucoup.
Les lampadaires de la ville nous font concurrence.
Durant la séance, quelqu'un m'a dit que je lui faisais de l'ombre. On ne dit pas ça à une star !
L'ampoule pète. Même s'il y en a une de rechange, je pars me coucher. Il n'est pas loin de minuit.
Dimanche 17 juilletC'est dimanche. On ne travaille pas aujourd'hui. Le matin, quelqu'un vient nous présenter ce qui pourrait devenir le nouveau site du Spipoll. Avec tout ce qu'on en a déjà dit, c'est sûr que ça ne doit pas être difficile d'améliorer l'actuel.
Anne-Cécile (si je me souviens bien de son prénom) est venue de Bordeaux pour tout nous expliquer. Durant l'après-midi, elle aura droit à une initiation au Spipoll. Une collection sur lavande.
Mathieu a eu peur que nous ne fassions pas beaucoup de remarques. Il est servi ! Ca fuse de tous les côtés. Il faut un peu nous canaliser, en fait.
Nous approuvons, nous voulons tout.
Quand j'y repense, c'est assez incroyable : tout le travail déjà effectué par tous les Spipolliens depuis 2010, s'il avait fallu payer quelqu'un aux 35h pour le faire, ça aurait représenté 6,5 ans de boulot !!! Heureusement que le Muséum peut compter sur les bénévoles (qui en redemandent).
A midi, barbecue. Et nous essayons de finir les restes des repas précédents. Nous essayons ...
Le temps passe agréablement à table. On imaginait aller refaire une petite session ou deux mais il va falloir tout ranger et aller prendre le train. Avec Marc, nous prenons le dernier qui redescend dans le sud. Interdit de le rater.
A côté de ça, il y a deux veinardes : Valérie et Barbara passent la nuit chez Martine et ne rentreront que demain chez elles. Chacun son tour, en fait. Nous raconteront-elles leur fin de week-end ?
Nous rangeons donc tout. Il reste énormément de choses à manger. Chacun essaye de "fourguer" ses restes aux copains. C'est avec plaisir que je récupère fromages (hmm, ça va sentir bon dans le train ...) et confiture maison.
Les résultats de tout ce week-end, je laisse Mathieu en parler à tout le monde. Ca me fait ça en moins à écrire.
En fait, à part manger, je me demande presque ce qu'on a fait durant ces deux jours.
Je suis dans le train, fatiguée mais heureuse d'avoir passé cet excellent week-end, je vais avoir du mal à travailler demain.
Tant pis si je somnole un peu au bureau, des insectes plein la tête ...
Et maintenant, que les participants à ce week-end complètent avec leur propre expérience.