17 juillet. Signes. 7h du matin. Une voiture sombre démarre. A son bord, un homme. Seul.
Châteauneuf-les-Martigues. 8h. La voiture stoppe devant une maison que rien ne semble distinguer des autres. L’homme descend. Il entre dans la maison et en ressort 15 minutes plus tard. Une autre voiture que la sienne démarre. Cette fois, ils sont deux. Une femme est au volant.
Uzès. 9h45. La voiture entre dans la ville. Les instructions sont claires. A hauteur de l’hôtel Best Western, tourner à … (pour des raisons de confidentialité, les instructions ne sont pas retranscrites dans ce document). Un homme les attend, les fait entrer chez lui.
Peu de temps après, le trio quitte discrètement la maison par un passage percé dans le mur du fond du jardin et avance dans les herbes sèches. Malgré la chaleur, ils portent pantalons et chaussures fermées pour éviter les griffures. Impossible de deviner le but de leur expédition. Ils s’arrêtent, sortent des appareils photos et se mettent à photographier des plants de menthe. Mais que font-ils ?
Ils spipollent, bien évidemment, et vous avez surement deviné qui sont les trois personnages mystérieux, non ?
Eh oui, Albert, Marc et moi nous nous sommes organisé une mini rencontre Spipoll à Uzès. La journée, préparée avec soin par Albert a été très chargée mais ce fut un vrai bonheur. Sans vous, oui, nous avons osé. Des regrets ? Pas vraiment. Mais on aura l’occasion de refaire ça avec vous ... quand il fera moins chaud.
Albert nous a donc d’abord fait découvrir son coin secret plein de menthe et plein d’insectes. Première session de spipollage comme échauffement.
Ensuite, en route pour une grande première : mon premier rond-point. C’était émouvant. J’en aurais pleuré, de joie bien sûr. Bon, j’en ai presque pleuré de rage quand je me suis rendu compte que j’avais le plant de buplèvre le plus pourri du rond-point, celui de la photo de gauche. Marc a trouvé le sien « trop fréquenté ». Ben voyons. Grrr !!!!! Où est passée la galanterie ? J’vous jûûûre … Ah, la vérité est légèrement différente ? Pas important
Après ça, nous étions chauds, très chauds, pour passer au plat de résistance. Faut dire que le thermomètre commençait à bouillir aussi. Quand je parle de plat de résistance, je ne parle pas de nourriture (quoi que ce n’était pas loin) mais d’une session dans un superbe endroit, au calme, un domaine de chasse au sanglier. On aurait dit qu’on avait évacué la zone pour la laisser entièrement pour nous. Trop bien.
De magnifiques céphalaires s’étendaient à perte de vue (ou presque). On ne savait pas où donner de la tête tant il y avait d’insectes partout. Oui, les céphalaires permettent de faire de belles photos.
Après tout ce travail, une pause à l’ombre s’imposait : le pique-nique, grand luxe ! Ratatouille exceptionnelle d’Albert, pissaladière goûteuse de Marc, petits saucissons de mon boucher, … le tout arrosé de rosé. Un régal. Ah ben oui, on fait les choses bien ou on ne les fait pas. Pendant ce temps-là, chant des cigales et visite d’un gros crapaud. On essayera d’oublier le bruit strident de la sonnerie de téléphone qui appelle les responsables du site.
Autre plaisir quand on se promène avec Albert, c’est la visite de ses hôtels à insectes dans la truffière. Ce que vous avez vu en photo durant les Rencontres de fin mai, nous l’avons vu en vrai. Quel boulot magnifique ! Et les hôtels affichent complet ou presque. Ils plaisent à ceux à qui ils sont destinés. Nous avons même pu voir des tubes transparents dans lesquels on remarque bien les sauterelles qui serviront bientôt de garde manger à une larve d'Isodontia mexicana (voir sujet Les échos du nichoir image du jour 2).
L’heure avance mais pas question d’arrêter là les séances de spipollage. Il y a encore un champ plein de panicauts à aller examiner de près. Vous avez pu voir nos collections. Ca valait encore une fois le coup de se pencher, avec nos appareils photo plus ou moins lourds, pour dénicher les petites bêtes, y compris des bizarres comme le coléoptère qui ressemble à un diptère.
Au total, je me suis retrouvée avec environ 1400 photos à traiter pour cette seule journée. Argggh ! Fatiguée rien que d’y penser au début. Et puis, finalement, jour après jour, ces photos ont été examinées et traitées.
Après cette excellente journée, il a bien fallu quitter Albert et repartir vers l’est. Fatigués mais contents. C’est sûr, on recommencera ! Et on n’attendra pas 2 ans pour ça. Serez-vous des nôtres ?