Prenons un peu de profondeur
J'initie ici un fil sur la profondeur du champ, celle qui nous fait souvent défaut, pour, sur un seul cliché, obtenir le plus grand nombre de détails à fin d'identification.
La profondeur de champ (pdc) est proportionnelle à la fermeture du diaphragme. Ainsi, à f8, elle est 3 fois supérieure à sa valeur à f2,8. Néanmoins, la plupart des optiques macro sont optimisées près des grandes ouvertures et la diffraction peut altérer leur résolution dès qu'on ferme trop le diaphragme. ( f11 et au-delà)
Par ailleurs, la pdc diminue avec le rapport d'agrandissement du sujet (et non avec la longueur focale de l'objectif utilisé). Ainsi, la pdc est 3 fois plus faible au rapport 1:1 qu'au rapport 1:2.
Enfin, à grandissement du sujet égal, la pdc est inversement proportionnelle à la taille du capteur. Ainsi, la pdc d'un capteur 2/3'' est la double de celle d'un capteur 4/3'', soit un gain correspondant à la fermeture de 2 diaphragmes.
Par contre, à résolution égale, les petits capteurs délivreront un modelé d'image et une qualité de lumière inférieurs et généreront du bruit dès qu'on monte dans les iso, une dégradation directement liée à la taille des photosites.
Trois paramètres interagissent sur la capture de l'image : La vitesse d'obturation (S), l'ouverture du diaphragme (A), la sensibilité du capteur (ISO).
Il faut donc composer avec chacun d'eux en fonction du vent et de la mobilité de l'insecte d'une part, de la lumière incidente d'autre part, pour obtenir le meilleur résultat.
Personnellement, j'utilise un réflex APS équipé d'un 100 mm macro autour de f8 ; 1/1000è ; 800 iso (par beau temps ...), mais d'autres ont des stratégies différentes et avec des matériels comparables obtiennent de très belles images : f16 ; 1/250è ; 800 iso ou bien f 5,6 ; 1/250è ; 100 iso par exemple.
On peut également utiliser un mutiplicateur (x 1,4) qui porte dans ce cas la focale à 140 mm. On perd 1 diaphragme, on perd en poids et en encombrement, mais on gagne en confort d'utilisation en étant plus loin du sujet ou en ayant un meilleur rapport d'agrandissement.
Les tube-allonges représentent une alternative économique qui ne pénalise pas la qualité optique du système, mais perd de la lumière (donc de la pdc …) tout en obligeant à se rapprocher du sujet.
Les Hybrides représentent une alternative séduisante, mais à ma connaissance, seul Olympus propose une optique dédiée à la macro : un 2,8/60 mm qui, associé au capteur 4/3'' serait un 75 ou 80 mm dans le monde de l'APS-C.
Des avantages : la légèreté (600 g le boîtier + l'objectif) et la compacité.
Des inconvénients : une focale un peu courte, l'autofocus laborieux.
Reste le monde des APN compacts et bridges. Ce sont des « boîtes à outils » polyvalentes mais pas vraiment conçues pour la photographie rapprochée et il faut recadrer l'image à la taille du pixel pour une utilisation Spipoll.
Heureusement, les constructeurs proposent des bonnettes macro adaptables sur les objectifs des bridges. Dès lors, plus on allonge la focale, meilleur est le rapport d'agrandissement. Ainsi, avec une bonnette achromatique de 3 dioptries, on atteint facilement le rapport 1/2, mais on ne peut pas faire le focus au delà d'une certaine distance et en position télé seuls les mouvements d'approche ou de recul du photographe permettent de faire la mise au point. En revanche, leur petit capteur (1'' voire moins) donnera une pdc supérieure à celle d'un Réflex APS et la synchro rapide du flash intégré peut dépanner par mauvais temps ...
Enfin, pour l'inconditionnel du smartphone, on peut utiliser une petite loupe rectangulaire dont l'une des faces est plane, qui, judicieusement fixée par des élastiques sur l'objectif, permet d'obtenir des clichés honorables.
Je laisse à chacun le soin d'y trouver une morale, l'essentiel étant de bien connaître les limites de son matériel pour l'avoir testé dans toutes les conditions.
J'attends donc vos retours, au plaisir de vous lire …
Saitis