Bonsoir,
Je vous propose un petit jeu.
Que vous inspirent les mots suivants :
Sphinx, Belle dame, Aurore, Clairon, Gendarme, Mégère … ?
Pas grand-chose à part le Sphinx égyptien, un réveil très/trop matinal au son du clairon, « j’suis innocent m’sieur l’gendarme », « ma femme est une … » ?
Bon, vous n’êtes pas Spipollien.
« Spipo » quoi ?
Pfffftttt, vous êtes irrécupérable, passez votre chemin.
Aux autres dont je vois le regard s’allumer, les yeux briller et le sourire s’agrandir, je vais raconter une petite histoire qui commence le vendredi 3 juin 2022 et se termine le lundi 6 juin.
Elle ne sera pas complète, je n’avais pas des yeux partout, alors n’hésitez pas à compléter ma vision des événements.
Ils sont venus, ils sont tous là,
Paparazzo, paparazza ….
Non, je ne remonterai pas aux origines, au printemps 2010, où certains d’entre nous se sont fait inoculer une maladie sévère mais pas dangereuse nommée la Spipolite aigüe. Une sorte de COVID sans vaccin connu ni souhaité, surtout sans confinement, sans autres symptômes visibles que des démangeaisons permanentes dues à des petites bêtes. Un truc qui rend accro aux sorties nature avec un appareil photo à la main.
Je ne vous parlerai pas plus des premières Rencontres de 2013 où j’avais déjà « commis » une thèse universitaire portant sur le Spipollien sauvage rencontrant un autre Spipollien et ce qui en résulte, à savoir une révélation incroyable : le Spipollien n’est pas seul et il est vachement sympa.
Bon, à l’époque ça a été dur d’attendre deux ans pour se retrouver à nouveau (du moins officiellement) comme l’a rappelé un certain Mathieu le samedi matin mais le rythme des Rencontres s’est accéléré jusqu’à ce qu’un vilain virus nous enferme plus ou moins chez nous mais de toute façon loin des autres Spipolliens. Horreur !!!!
On ne s’est pas laissé abattre et, alléluia, juin 2022 nous a permis de nous retrouver pour les 12 ans / 10 ans (barrez la mention inutile) de notre programme préféré.
Nous ? Nous, qui ?
Des Spipolliens anciens et moins anciens déjà rencontrés. 12 ans de Spipoll et 9 ans d’amitié depuis les premières rencontres pour certains. Les anciens combattants qui ont déjà tout vu ou presque, en particulier les problèmes techniques de la première version du site et l’arrivée du forum des Fêlés d’insectes, baptisé en 5 minutes. Un nom qui a fait l’unanimité.
Des Spipolliens plus récents qui ont parfois mordu au Spipoll grâce au COVID (ça, le ministère de la Santé ne l’avait pas prévu et on n’en a pas parlé à la télé). Qui ont donc connu leurs premières Rencontres mais pas les dernières on espère. Ticket pour les prochaines accordé d’office.
Une équipe de l’OPIE avec le fameux Mathieu en chef de bande.
NatureParif dignement représenté, Museum d’Histoire Naturelle itou. Vous ne rateriez ces rencontres pour rien au monde, hein ?
Des jeunes armés de filets et de matériel d’espionnage.
Deux conjoints atterrés observant l’asile de fous en séjour thérapeutique à la montagne.
Difficile de parler en détails de tout le monde mais ce qui est sûr c’est que l’ambiance a été au top durant ces journées qui ont démarré en beauté le vendredi et se sont effilochées lentement jusqu’au lundi, les départs se faisant parfois discrètement (fallait pas pleurer, on se reverra), parfois de manière plus visible avec des promesses de retrouvailles intermédiaires. C’est vrai quoi, au niveau régional on sait aussi s’organiser pour une piqure de rappel …
Nous avons bien sûr eu une pensée pour tous les absents qui nous ont bien manqué. En particulier notre charmante doyenne Oxyna rencontrée en 2013. Et Sagittaire06 qui aurait dû être parmi nous.
Alors, tout ce petit monde a commencé à arriver le 3 juin au centre Séolane de Barcelonnette où Thierry nous accueilli avec beaucoup de gentillesse. Je n'oublie pas Romain qui s'est aussi bien démené en cuisine pour nous proposer des pique-niques parfaits. Je les remercie déjà ici.
« Centre d’accueil pour scientifiques – Le centre Séolane a pour vocation d’accueillir des chercheurs, des enseignants-chercheurs et des étudiants de toutes disciplines … ».
Classe ! Et pour chercher, on cherche !! A commencer par les copains.
« Salut, me voilà », « Aaaah ! », « Tu es qui ? Ah, c’est toi qui (in)valide autant ? », « Tu n’as pas changé » (NDLR : ça, je l’invente, on a tous pris 3 ans dans la tête), « Tu veux une petite bière ? » (NDLR : et comment !!)
Pas d’inquiétude, on sent tout de suite que la mayonnaise a pris comme d’habitude.
Et bla bla bla, et bla bla bla, je ne sais pas comment vous avez pu vous endormir le soir mais moi j’ai revu toute ma vie de Spipollienne avant de pouvoir fermer l’œil.
Samedi matin, les derniers arrivants arrivent. On a bien cru ne pas voir arriver le champion hors compétition du programme mais, comme une star, il a fini par arriver et se présenter comme les autres pendant la réunion de Mathieu. Et c’est là que Yeturbih, Ber, Mclowenfr, Valie, Ascalaf07 … ont découvert les visages et prénoms de SVTalonso, Marie76, Jean-Christophe ... et inversement. Et Steed ? Qui est Steed ? Ca fait 2 mois que certains cherchent qui c’est.
Chacun s’est levé pour dire un petit mot. Tous accros on vous a dit !
Mathieu a rappelé les grandes étapes du Spipoll et des Rencontres et a annoncé le programme du séjour.
En fin de présentation, Samantha nous a communiqué une offre d'emploi : Recherche H/F, âge indifférent, basés dans la région de Bordeaux, pour emplois de Spipollien en CDI.
Fin de matinée, le troupeau de Spipolliens monte à la piscine, enfin, au-dessus. Je me permets de rappeler qu’à part les nèpes (NDLR : insecte hétéroptère de la famille des Nepidae, sous famille des Nepinae et du genre Nepa), les insectes pratiquent assez peu la brasse coulée ou le crawl et que le Spipoll se concentre sur les insectes pollinisant un peu, beaucoup, passionnément, ....
Premières séries de collections. Découverte de plein de bêbêtes du sud jamais observées par les nordistes. Il y a de la place pour tout le monde dans les prairies, des fleurs partout, bienvenue dans le monde merveilleux du Mercantour.
Pique-nique et re-collections à La Maure près de Pra-Loup. Découverte de Sabots de Vénus discrets (merci Janmar) et photo de groupe pour la postérité (je vous ai mis comme fond d’écran au bureau).
Pas de sieste. C’est dur pour les sudistes qui s’étaient installés à l’ombre pour déjeuner. Halte aux cadences infernales !
Je crois que c’est l’approche de la présentation de 18h qui a réussi à faire ranger les appareils photo aux paparazzi sinon on y serait encore.
A 18h, c’est François Breton, du Parc National qui nous a présenté pendant une heure la petite, toute petite, faune du Mercantour. Celle qui butine mais pas seulement. Très intéressant ! On en ressort en se disant que les éleveurs doivent arrêter de gaver leurs bêtes d’antibiotiques sinon on va tous se retrouver dans … les bouses non décomposées. Et en voulant adhérer à l’association de défense des criquets victimes des Gordus qui les poussent à se suicider par noyade. Halte aux harcèlements de toute nature !
Petit cadeau à la sortie : une restitution Spipoll personnalisée (sur papier) ! Des stats, des comparaisons, ... plein d'infos sur notre pratique et nos photos. Tous ceux qui avaient trois collections minimum l'ont reçue, même Colin.
Après ça, l’apothéose du séjour : l’Apéro des Terroirs !
Pas besoin de nous préparer un repas, Romain, on s’est chargé de tout, sauf des glaçons.
Les bouteilles ont afflué, les fromages se sont multipliés comme des petits pains, pâtés, caillettes, chips violettes, andouille, saucisson, tapenades, biscuits, calissons, nèfles, chocolats, … Par où on commence ?
Certains ont goûté tous les fromages ou presque … avec un soupçon de figue. D’autres se sont gavés de nèfles. Certains ont comparé les différents vins rouges. D’autres ont simplement tout essayé car tout était tentant.
Celui qui a inventé l’apéro des Terroirs est un bienfaiteur de l’humanité, ou au moins des Spipolliens.
Après ça, encore quelques problèmes pour s’endormir …
Dimanche matin, petit déjeuner et … Et quoi au fait ? On spipolle où ce matin ? On se tâte, on envisage les différentes possibilités.
Le conjoint randonneur a vu la veille un papillon orange et blanc du côté du Super-Sauze, mais orange sur les ailes postérieures, pas le « vulgaire » Aurore ! Alors, chasse au dahut, on file là-haut pour le débusquer même si on sait qu’il va falloir marcher un peu. Un peu d’exercice ne fera jamais de mal à un Spipollien. Même aux jeunes ! Qui ramènera une photo du papillon mystérieux ? On n’y croit pas beaucoup mais on espère un peu quand même. Et ça spipolle dans tous les coins, sur le GR qui monte au Chapeau de Gendarme.
Au final, qui a vu le papillon ?
Réponse : vous vous en doutez ….. on a vu des …. Aurores !
Mais pas que. Alors la petite randonnée, on l’a bien appréciée. On n'a pas fait de photo de groupe l’air renfrogné comme suggéré un moment par Mathieu.
Déménagement ensuite dans les gîtes du Lauzet-Ubaye, sur la route du lac de Serre-Ponçon. Les veinards qui ne sont pas obligés de rentrer chez eux le soir y passeront encore une nuit ensemble.
A Séolane, un petit mot de Frédéric sur le tableau du bâtiment des chambres est passé inaperçu de certains : les Spipolliens seront à nouveau les bienvenus.
A 14h, Emeline anime une activité « Insectes » près du Pont Romain pour quelques personnes du lieu pendant que les Spipolliens, quand ils ne pleurent pas un chapeau envolé, essayent de photographier des insectes sur des plantes secouées par le vent qui annonce l’orage. C’est qu’il faut enrichir l’ABC (Atlas de la Biodiversité Communale) du Lauzet-Ubaye ! Au boulot !
Les Spipolliens se sont affairé mais l’orage est arrivé. Quelques-uns sont alors rentrés aux gîtes pendant que les autres bravaient les gouttes qui ne sont pas tombées longtemps finalement. Ceux-ci en ont largement profité pour monter vers les sources. Pas de nouvelles jusqu’à ce que Mathieu appelle pour signaler que lui et son groupe sont toujours vivants. Je n’en étais pas mais il parait que Circaète Jean-Le-Blanc, Phasmes, … se sont laissé admirer. Les moins courageux, eux, sont allés se baigner dans le lac puis ont commencé l’apéro en les attendant. Pas mal non plus finalement …
Dimanche soir, c’était la fin des Rencontres pour certains Spipolliens qui doivent rentrer. Ceux qui devaient prendre un train se sont arrangés avec ceux qui avaient une voiture pour se faire amener …. Aurevoir, à bientôt.
Après le repas encore bien copieux préparé par l’équipe de Séolane, soirée au cimetière. Non, les Spipolliens ne sont pas devenus des gothiques en quête de sensations fortes et de fantômes. Ils sont allés faire de la prospection nocturne (piège lumineux) avec Eric Drouet, spécialiste des papillons.
Je ne sais pas trop ce qu'ils ont vu, pas d'Isabelle en tout cas, car moi, un peu crevée, je suis allée dormir.
Et lundi matin, alors, repos ?
Que nenni ! Direction les sources à pied ou en voiture pour spipoller jusqu'au dernier moment. Ils sont infatigables ces Spipolliens ! Pauvres insectes qui pensaient être enfin tranquilles chez eux. Petite balade qui finit par grimper pas mal mais encore de belles rencontres. Les phasmes, par exemple, étaient toujours là.
Le dernier à rentrer, c’est Jean-Christophe à qui je remets officiellement la palme 2022 du Spipollien le plus motivé. Il a bien calculé pour en profiter au maximum sans rater son « taxi » qui devait le ramener à la gare de Gap.
On a tous passé un excellent moment, un week-end trop court évidemment. Nous sommes remontés à bloc pour repartir sur les chemins ou dans les rues et photographier les petites bêtes. Ca a fait du bien à la tête de se retrouver. Merci à tous ceux qui ont contribué à cette réussite, en particulier Gilles. Continue comme ça, on en redemande. Seul défaut des Rencontres : on en repart avec des centaines de photos à traiter !!! Arghhh ! Syndrôme du canal carpien et conjoints mécontents nous guettent.
Bon, mais alors, la question que se posent maintenant un certain nombre de lecteurs : où vont se dérouler les prochaines Rencontres de 2023 ?
Ce que je peux dire, c’est que des idées ont été lancées. Une plutôt sympathique en particulier. A suivre ...
Je n’en dis pas plus, fallait être là en 2022 !
Sinon, je ne peux pas terminer ma petite histoire sans citer le dernier gag du séjour, gentiment raconté par Greg :
« pour l’anecdote : je me suis pris les pieds dans le tapis des horaires de bus: il n'y en avait pas... on a pris un taxi ric-rac pour attraper notre train »
Bravo, Greg !
Ils sont venus, z’étaient tous là (ou presque)
En 2023, on s’reverra !!!
Marie-Claude